Le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire a été examiné et voté en 1ère lecture au Sénat la semaine dernière. En prévision de son examen par l’Assemblée nationale au début de l’année 2014, j’ai souhaité mettre en place, au sein du groupe socialiste, un groupe de travail pour préparer la réflexion sur ce texte. Début des travaux ce matin avec l’audition du Ministre Benoît Hamon.

Loin du bruit médiatique et de la surface des choses, cette loi « cadre » invite à cerner un sujet essentiel : celui du rôle et de la place de l’économie sociale et solidaire dans l’économie française, européenne et mondiale. Un tel enjeu pourrait sembler bien « prétentieux » s’il ne s’agissait pas en fait de poser la question du modèle d’entreprise qui régit l’organisation de la production des biens et de leur commerce entre les hommes. On connaît classiquement l’économie administrée, poussée à son paroxysme par les modèles marxistes de l’Europe de l’Est dont on sait aujourd’hui le destin. On connaît l’économie capitaliste, qui a elle aussi, en partie, quitté les rives du capitalisme raisonné, souvent familial, pour s’asservir à la rémunération de capitaux aveugles, sans lien avec l’économie réelle, et qui a précipité le monde moderne dans la plus grave crise économique qu’il ait eu à connaître.

Et puis il y a l’économie sociale et solidaire, mal nommée sûrement puisque son nom même porte la confusion entre un objectif – la solidarité – et une forme singulière d’entreprise. C’est bien de cette forme d’entreprise dont il faut causer, qui allie le consommateur à l’entrepreneur, qui sait associer l’usager, l’adhérent et le service rendu, qui sait mutualiser les risques de santé ou d’assurance entre ceux qui adhèrent à ce modèle, qui sait matérialiser l’esprit de coopération entre les salariés d’une même entreprise.

C’est bien de ce modèle, éminemment moderne, d’entreprendre, dont le texte de loi qui viendra bientôt à l’Assemblée nationale, veut parler.

Un modèle d’avenir !