En France, on ne plaisante pas avec l’égalité des candidats aux élections politiques.
A la différence des Etats-unis où c’est bien souvent le plus riche qui gagne, notre pays à édicté toute une série de règles pour encadrer le financement des campagnes électorales.
Parmi celles-ci, le plafonnement des dépenses électorales n’est pas des moindres.
Le non respect de cette règle peut d’ailleurs avoir des conséquences financières importantes comme le non remboursement des dépenses engagées. Le candidat peut même se voir obligé de verser au Trésor public une somme égale au montant du dépassement constaté… Nicolas Sarkozy n’est pas prêt de l’oublier !
S’agissant justement de l’élection présidentielle, ce plafond est fixé par décret tous les 5 ans. Pour les autres élections, le montant du plafond est déterminé en fonction du nombre d’habitants de la circonscription d’élection.
On aurait pu penser que le législateur aurait fixé ces bornes en lien avec l’importance de la communication à entreprendre pour sensibiliser et informer les citoyens sur les enjeux de telle ou telle élection.
Il est donc surprenant de constater que les plafonds pour les élections qui vont concerner le territoire de l’agglomération lyonnaise en 2020 ne sont pas des plus cohérents.
Le plafond pour les élections municipales d’une commune de 100 000 habitants se situe à de 160 146 euros soit 1,70 euros par habitants.
Le plafond pour les élections métropolitaines devrait être lui calculé comme celui des élections départementales. Cela donnerait pour la circonscription du sud-est du Grand Lyon un plafond de 54 706 euros pour de 107 000 habitants soit 0,51 euros par habitants.
On ne peut que s’étonner du fait qu’un candidat à une élection municipale puisse dépenser trois fois plus par habitant qu’un candidat aux élections métropolitaines, surtout lorsque l’on sait que les dépenses réelles de fonctionnement de la métropole rapportées à sa population sont généralement sensiblement plus importantes que celles des mairies qui la compose.
Compte tenu de l’importance et de la spécificité de la métropole de Lyon, il ne serait pas illogique de faire évoluer le code électoral pour permettre à tous les citoyens métropolitains de bénéficier d’une campagne électorale à la hauteur des enjeux.
C’est la raison pour laquelle je me suis permis d’interroger, via une question écrite, le ministre de l’intérieur sur ce point.