Le ramadan débutera cette année le 18 juin. A compter de cette date, les musulmans du monde entier jeûneront de l’aube – à partir du moment où “la lumière permet de distinguer le fil blanc du fil noir” – jusqu’à la tombée de la nuit. Selon une enquête Ifop parue en juillet 2011, deux tiers des quelques 4 millions de musulmans de France observeraient cette obligation, l’un des cinq piliers de l’islam. Il s’agit donc d’un fait social important qui rythme désormais notre vie collective. Et celui ci s’est installé progressivement et sans heurt particulier.
Bien loin des fantasmes de quelques illuminés, les habitants des grandes agglomérations et de leurs quartiers populaires savent que la période du ramadan est l’occasion d’une plus grande sociabilité parmi les musulmans, mais aussi parmi leurs proches. Les commerçants se sont adaptés et proposent désormais des offres et produits spécialement destinés à ceux qui jeûnent. Le rythme même des villes change. Avec une rupture du jeûne qui intervient tard dans la journée en été, les repas familiaux ont tendance à durer tard dans la nuit… Dans les entreprises aussi, la tendance est au consensus et à la normalisation. Si aucun texte légal n’oblige l’employeur à aménager les horaires pendant cette période, un grand nombre d’entre eux trouvent des compromis et traitent cette question comme n’importe quelle autre demande d’aménagement horaire. Le droit du travail impose aux entreprises de respecter la liberté de religion sauf dans les cas de prosélytisme, d’entrave à la sécurité, à l’hygiène ou au bon déroulé d’une mission.
Des études sociologiques tenteraient à démontrer que la pratique du jeûne progresse parmi les jeunes adultes musulmans. Parallèlement, la société française semble avoir intégré sans difficulté ce nouveau rendez-vous annuel. Une telle intégration de cet aspect de la culture arabo-musulmane témoigne de la très grande adaptabilité de notre société à ses mouvements qui la traversent.
Les valeurs sur lesquelles est fondée notre République expliquent sans doute cette situation. C’est grâce à la liberté, et notamment la liberté de conscience, que chacun dispose du droit de croire – ou de ne pas croire. C’est la République qui garantit le libre exercice des cultes et permet à chacun de pratiquer sa religion. C’est grâce à l’égalité que les discriminations fondées sur les origines ou les croyances sont condamnées. C’est grâce à la laïcité que la puissance publique offre des espaces de neutralité permettant à chacun de se rencontrer. Et c’est la fraternité qui nous permet de dialoguer, de vivre ensemble, de respecter nos choix individuels tout en nous invitant à construire un avenir commun.
Je souhaite bon courage à tous ceux qui s’engagent à jeûner jusqu’à l’Aïd el-Fitr, je sais déjà que je serai dans un mois l’heureux destinataire de plusieurs plateaux de pâtisserie. Je reçois toujours ces marques d’amitié avec humilité et émotion.
Un joli texte, mais petit bémol, pourquoi à chaque fois qu’il y a un événement qui a un rapport avec l’Islam, on nous lance à la figure à chaque fois, la Laicité, la République, la liberté de conscience, surtout qu’ils sont bien mis en évidement pour bien nous rappeler ces valeurs.. Le dernier paragraphe était le paragraphe de trop.
Moi je trouve le texte un peu lourd, d’un point de vue du style. Mais je me retrouve dans le propos. le ramadan, c’est un fait social.
Et je ne pense pas qu' »on nous lance » quoi que ce soit à la figure. Les valeurs de la république sont aussi les miennes, peut être d’ailleurs qu’elles me permettent de pratiquer ma religion. Hamdoulilah!